samedi 12 mars 2011

Mars 2011 - Le journal d'extrême gauche qui incite à la révolte


Qui sème l'arbitraire, récolte la colère

Les maltraitances, les intimidations, voire les tabassages en règle pour ceux qui refusent d'être expulsés, sont devenus le quotidien des étrangers en situation irrégulière enfermés dans les centres de rétention européens.

Après les grèves de la faim et les évasions de cet automne dans les centres de Vincennes et du Mesnil Amelot, ce dimanche 20 février au centre de rétention 127 bis près de Bruxelles, une grève de la faim s'est transformée en véritable révolte.

Le passage à tabac d’un jeune Égyptien de 18 ans par quatre gardiens dans la nuit du 15 au 16 février avait déclenché la colère. Il avait subi une « mise en condition » avant son expulsion vers l’Italie prévue sept jours plus tard.

Il témoigne : « On m’a attrapé et les quatre personnes m’ont tabassé (…), on m’a dit pour que tu ne viennes plus ici en Belgique (...), on m’a attrapé et mis par terre, on m’a mis les menottes, et les 4 agents m’ont blessé aux mains et aux pieds et j’ai des blessures à la tête. »

Le 20 février, alors qu'une manifestation de soutien se tenait à l'extérieur avec des militants pour la liberté de circulation, un feu a été allumé par les détenus et l'un d'eux a réussi à s'évader en escaladant le grillage d'enceinte.

Les parties destinées aux hommes du centre de rétention 127bis de Steenokkerzeel ont été déclarées inhabitables dimanche soir. 23 "habitants" ont dû être évacués immédiatement vers les centres fermés de Merksplas, Vottem et Bruges. Puis 31 autres personnes seront également déplacées.

Dès lundi, dans le journal "La Libre Belgique" on pouvait lire: « M. Wathelet, secrétaire d'État à la politique d'asile et d'immigration a qualifié d'inacceptable l'attitude provocatrice des manifestants. "C'est une manifestation extérieure au centre organisée par un groupement d'extrême gauche qui a excité les résidents mettant ainsi en danger à la fois le personnel et les résidents eux-mêmes." Il souligne aussi qu'il y a beaucoup de mauvaise compréhension de la situation. »

Et en réponse, sur Indymedia Bruxelles:

« Ceux qui viennent exprimer leur solidarité avec d'autres humains qu'on enferme parce qu'ils sont dépourvus de papiers de séjour, ceux qui ont entendu les appels à l'aide de l'intérieur, ceux qui ne supportent pas ces traitements indignes qui sont quotidiennement infligés aux détenus, ceux qui, à contre-courant de l'énorme majorité sourde et silencieuse, entendent les cris et les pleurs, les souffrances et les peines, seraient donc coupables de la révolte des maltraités?? Et que celui qui tente de se sauver soit soutenu, est-ce donc si étonnant? Assurément, il se serait agi de non-assistance à personne en danger s'il en avait été autrement. Probablement eut-il fallut le repousser de l'autre côté, lui faire faire une chute de 5 mètres pour se garantir la respectabilité des ministres, bourgmestres, policiers et autres citoyens…»

Un petit jeu en ligne pour apprendre à gérer un centre de rétention administratif:
http://www.avenue-joinville.fr/intentions



En Grèce comme à Calais
 
Au fur et à mesure que l'Europe s'est fermée à l'immigration, les personnes auxquelles l'entrée légale était refusée se sont mises à franchir la frontière illégalement. L'Europe tente alors de bloquer ses frontières, avec l'aide notamment de l'agence Frontex. Les villes de Ceuta et Melilla, enclaves espagnoles en Afrique du Nord, s'entourent de murs et de barbelés. Des patrouilles maritimes chassent les embarcations transportant des exilés entre le Maghreb et le sud de l'Espagne, puis entre l'Afrique de l'ouest et les Iles Canaries, puis entre la Libye et le sud de l'Italie, puis entre la côte turque et les iles grecques.

La frontière terrestre entre la Turquie et la Grèce est ainsi devenue le principal lieu de passage pour les exilés venus d'Afrique et d'Asie. Un fleuve assez dangereux, l'Evros, fait la plus grande partie de cette frontière, sauf sur une douzaine de kilomètres où la Turquie se prolonge sur la rive ouest du fleuve. Le gouvernement grec a prévu de construire un mur sur cette portion de 12 km.

La Grèce ne respecte pas le droit d'asile et enferme les sans-papiers dans des conditions infra-humaines, fait établi par les associations et par les institutions internationales. Malgré cela, et malgré une décision récente de la Cour Européenne des Droits de l'Homme, la plupart des pays européens continuent à renvoyer des demandeurs d'asile en Grèce dans le cadre du règlement européen Dublin II.

Devant l'absence d'accueil en Grèce, les exilés continuent leur chemin vers l'Italie et attendent dans les « jungles » de Patras et d'Igoumenitsa de monter dans un camion qui embarquera sur un ferry à destination d'Ancône, Bari ou Venise. D'autres remontent par les Balkans vers l'Europe centrale.

Depuis le 25 janvier, 300 migrants sont en grève de la faim à Athènes et Thessalonique, pour obtenir une régularisation des sans-papiers, l'accès au marché du travail, et des conditions d'accueil dignes.

Dans le prochain numéro de Sans Frontières, un reportage de notre envoyé spécial.

Pour plus d'informations:
http://www.migreurop.org/
http://w2eu.net/
http://hungerstrike300.espivblogs.net
http://exilesengrece.over-blog.com/





Noyé par la frontière
 
Le préfet du Nord-Pas-de-Calais a eu l'inhumanité de déclarer que l'homme noyé était un passeur recherché, laissant entendre qu'être passeur valait peine de mort, et que les conditions étranges de la noyade ne nécessitaient pas d'enquête. Un homme a fui la loi.

Mais n'avait-il pas plutôt peur de la brutalité des agents de la PAF? Peur de l'enfermement dans une de nos prisons réputées pour leur inhumanité?

Le passage des frontières est une activité parfaitement légale, même si criminalisée par les bürokrates nationalistes. Il est aussi informatif de dire qu'une personne est passeur, que de dire qu'elle prend des personnes en autostop. La vraie question est: avait-elle quelque chose à se reprocher, en réalité? Nous ne savons pas quel genre de passeur cette personne était: ce qu'elle a pu faire en dehors de faire passer les gens comme elle en a le droit. Faire passer les gens est essentiellement aussi anodin que d'accompagner une personne en voiture de Calais à Lille.

Certains réseaux criminels, cependant, emploient une violence parfois mortelle pour asseoir leur monopole territorial du marché noir, et s'assurer des profits. Mais le passage n'est en soi pas une violence. Nous ne pouvons donc pas juger ce pauvre Afghan de 24 ans. Pas plus que l'on ne peut juger quelqu'un sur la base qu'il ou elle prend un croissant le matin, car cela est tout aussi anodin et légitime que le passage des frontières.

En fait, nous préférons présumer, au regard des faits qui sont connus, que cette personne avait un courage et un sens de la justice bien plus développés que celui des robocops irresponsables qui l'ont pourchassé, et qui ont entraîné sa mort par noyade.

Et nous espérons que l'enquête révèlera pourquoi il aura fallu si longtemps aux policiers pour alerter les pompiers dont la caserne est à 2mn de la citadelle.


Un rouage de BIG BROTHER: Le groupe Steria


"Steria délivre des services qui s’appuient sur les nouvelles technologies et qui permettent aux administrations et aux entreprises d’améliorer leur efficacité et leur rentabilité."

Autrement dit, Steria se fait du pognon en aidant les gouvernements à mettre en place le fichage généralisé des populations, les réductions de personnel des services publics.

Avec 1,6 milliards d'euros de chiffre d'affaire annoncés sur son site [1], et implanté dans 12 pays européens plus la Chine, le Maroc et le Singapour, Steria "accompagne la mutation des services publics" sous couvert de "simplifier la vie quotidienne des citoyens."

Biométrie, vote électronique, carte d'identité à puce, les tentacules sécuritaires s'immiscent partout, pour notre bien évidemment, et pour le bénéfice de groupes privés, avec de l'argent public.

En Grande Bretagne, Steria collabore avec le NOMS, « national offender management services » [1], pour ficher et pister toute personne ayant été incarcérée. En Espagne, Steria a mis en place la refonte des services postaux où les messages électroniques sont favorisés par rapport aux courriers papier.

En Suède, il gère la privatisation du système de bourses, de prêts et de recouvrements étudiants.
En Belgique, grâce à la carte d'identité à puce imposée à tous depuis peu, Steria met en place un système d'inter-connexion entre les dossiers des demandeurs d'emploi du FOREM et"d'autres structures impliquées dans la recherche d'emploi."

En Norvège, un fichier d'empreintes digitales d'accès ultra rapide pour tous les contrôles d'identité...
Avec l'Union Européenne, Steria est le moteur de la mise en place du nouveau Système d'Information Shengen (SIS II), et du Système d'Information pour les Visas (VIS).

Les politiques ultra sécuritaire de nos gouvernement, les possibilités de fichage et de traçage des personnes qu'offrent les développements technologiques, ont ouvert un vaste marché aux groupes privés.

Nos informations personnelles sont hors de notre contrôle. Il ne leur reste plus qu'à nous tatouer à la naissance.

Big brother is watching you

[1] Services de Gestion des Délinquants Nationaux





A Madame Bouchart

Pour obéir aux directives contraires aux Droits de l'Homme de votre gouvernement xénophobe vous mettez tout en place pour rendre infernale la vie des migrants sur le territoire de Calais.

Vous vous cachez derrière des arguments qui ne dupent personne:

- un lieu de distribution "sécurisé", qui sert de domaine de chasse aux CRS

- des squats déclarés dangereux, alors que la rue, le froid et l'isolement sont bien plus dangereux

- des opérations de nettoyages avec vos équipes municipales qui servent à s'emparer des affaires personnelles de ceux qui n'ont déjà plus rien.

L'État vous a donné une somme importante cet hiver pour améliorer la prise en charge des migrants par grand froid.

Cette argent ne devrait pas servir à restaurer les grilles et barbelés qui aident tant les CRS dans leur chasse à l'homme odieuse.

Au dernier conseil des migrants vous vous êtes emportée contre les militants internationaux No Border, sans doute parce que vous ne pouvez exercer aucun pouvoir sur eux, contrairement aux associations humanitaires mises en laisse par vos subventions.

Sachez que vous avez face à vous des européens, des français, des calaisiens, des citoyens du monde, avec papiers en règle, conscients de leurs droits et de leurs devoirs.

Vouloir nous interdire l'accès au lieu de distribution de repas relève de la discrimination, et nous n'hésiterons pas à utiliser des recours judiciaires pour préserver nos libertés fondamentales d'expression, de manifestation, de circulation et de solidarité internationale.

 Équipe de communication No Border Calais

D'un No Border à l'autre
Les 19 et 20 février, des membres du réseau No Border se sont réunis pour faire le bilan du camp qui a eu lieu du 27 septembre au 3 octobre dernier à Bruxelles, et parler de la suite.

Le camp de Bruxelles a été une occasion très riche de rencontre, de débat d'idées, de tissage de réseau et d'action. Mais il a aussi fait l'objet d'une forte répression policière, notamment d'arrestations préventives et de violences. La Ligue des Droits de l'Homme belge a envoyé un compte-rendu étayé sur plus de 80 témoignages au Comité des Droits de l'Homme de l'ONU, qui l'a repris dans son rapport sur la Belgique.

Les prochains camps auront lieu en Bulgarie (2011) et en Suède (2012). Les discussions ont aussi porté sur Frontex, la politique européenne d'expulsion, et les firmes européennes impliquées dans le business des expulsions.

Norrent-Fontes, retour sur la marche et réflexion sur l'asile

Le samedi 29 janvier nous avons assisté à une marche d'environ 300 personnes du village d'Isbergues à celui de Norrent-Fontes. Comme nous en avons parlé dans le dernier numéro, le préfet Bousquet a mis en demeure le maire de Norrent-Fontes de démanteler un campement près de sa commune, sur la base que des perturbations à l'ordre public avaient lieu. Le maire écologiste, Mr Marc Boulnois, n'a pas encore obtempéré, et risque donc des poursuites judiciaires.

Cette marche a été organisée en soutien au maire. Étaient présents d'autres maires de la région, la vice-présidente du Conseil Régional et un nombre d'associations, y compris Terre d'Errance, Fraternité Migrants, Belle Etoile. Des militants No Borders étaient présents. La marche s'est terminée avec une conférence de presse de Marc Boulnois. Un déjeuner attendait les marcheurs, dont les recettes sont allées à la Belle Etoile de Calais.

Il fut suivi de deux ateliers-discussions, où l'on put entendre de bonnes choses de la part des participants. (Mais hélas pas la bonne chose.)

Mr Jean-Pierre Alaux, membre du GISTI [1], a fait remarquer que les bonnes conditions d'accueil de la Grande-Bretagne sont une arme à double-tranchant: une personne se voyant refuser l'asile est plus facilement retrouvée, si elle est nourrie et logée par l'état. Il lui est donc plus difficile de se fondre ensuite dans la population.

Le tout ayant lieu avec en toile de fond une banderole déclarant “Sauvons le droit d'asile.”

En tant que No Borders, nous ne voulons pas sauver le droit d'asile. Plus jamais nous ne voulons accompagner un migrant dans une préfecture où une personne confortablement installée décidera au final de la résidence d'une personne sur un ensemble géographique de 600 000 km².

Chacun a le droit à l'asile, à la protection contre le danger venant de son gouvernement. Mais qu'est-ce qu'un bureaucrate assis sur une chaise peut accomplir avec sa sale paperasse?

L'asile est un fait de nature, pas un bout de papier qu'on transporte dans sa poche. Une personne quittant une zone de guerre pour se rendre dans une zone en paix, est hors de danger par le fait même de s'y trouver. De même, une personne quittant une zone de misère pour atteindre une zone de prospérité.

La seule chose que le bureaucrate accomplit en donnant son usurpatrice permission, c'est « protéger » les exilés du harcèlement de la police française, raciste de fait si ce n'est raciste d'idéologie. Un exilé régularisé se trouve ainsi « protégé » de la possibilité d'être déporté vers le pays dangereux en question. Mais s'il ne l'était pas, l'état français se ferait simplement complice et nous savons que des personnes sont mortes torturées, parce que non crues par les autorités françaises.

Clairement, ce genre de « protection » n'a aucun sens, puisque la police et l'administration n'ont aucun droit de harceler ou de déporter les migrants de la sorte, pour commencer. Mais puisqu'ils le font, alors les migrants, incapables de faire changer les choses, sont forcés de se présenter. Non pas parce qu'ils le souhaitent, mais parce qu'ils ne peuvent tout simplement pas faire face autrement.

C'est sur ce type de contrainte écœurante que repose le droit d'asile. C'est pourquoi le droit d'asile doit disparaître, parce que c'est une déclaration d'esclavage de toutes les personnes étrangères, qui sont suffisamment en difficulté sans avoir l'état français sur le dos.

[1] Groupe d'Information et de Soutien des Immigrés http://www.gisti.org/index.php


Frontex développe son pouvoir

FRONTEX, mis en place en 2004, est l'agence chargée de la protection des frontières extérieures de l'Union européenne: surveillance, interpellations, et rapatriements vers les pays d'origine ou des pays tiers collaborant contre finances tels que la Libye.

Les pays membres fournissent des spécialistes et un budget en augmentation.

En octobre 2010, pour la première fois, des équipes d'interventions rapides (unités RABIT) sont intervenues à la frontière gréco-turque à la demande de l'état Grec.

Le nombre de personnes franchissant illégalement la fronière grecque aurait diminué de 40% et l'efficacité de Frontex est louée par les gouvernements Européens.

Le 20 janvier dernier, depuis l'Autriche et dans l'indifférence généralisée des médias, 46 nigériens ont été renvoyés dans leur pays dans le cadre d'un charter conjoint mené par Frontex.

11 pays membres ont participé à l'opération, noyant les responsabilités. Parmi ces nigériens, une jeune femme de 27 ans victime de prostitution forcée avait été arrêtée pour séjour irrégulier alors qu'elle venait demander de l'aide et dénoncer ses tortionnaires. L'avion a décollé à 1h du matin pour éviter tout rassemblement militant à l'aéroport. (1)

La nouvelle présidence hongroise de l'UE s'est engagée à renforcer le rôle de Frontex.
De 42 millions d'euros en 2007, son budget devrait s'élever à 100 millions en 2011. (2)

La Suisse a accepté pour la première fois de collaborer avec l'agence en février. Elle participera à l'opération "Hermès" démarrée le 20 février dernier en raison de l'arrivée massive de réfugiés en provenance de l'Afrique du Nord , en "prêtant" des gardes frontières spécialement formés.

Ceci, malgré l'opposition de politiques Verts et PS qui déplorent qu'on ne parle plus d'accueillir des réfugiés mais de les refouler immédiatement avant même qu'ils n'atteignent les côtes. (3)

Contrairement à ses voisins tunisiens et libyens, l'Algérie est le seul pays méditerranéen qui n'a toujours pas cédé aux tentations financières de l'UE contre une participation à la surveillance et au contrôle des frontières avec Frontex. L'Italie multiplie les rencontres pour tenter de convaincre le gouvernement algérien de collaborer. (4)

(1) http://no-racism.net/article/3642/
(2) http://www.eu2011.hu/fr/news/la-presidence-renforcerait-le-role-de-frontex

Crimes nécessaires au contrôle des frontières, Mars 2011

Le mois dernier, nous finissions notre récapitulation au 21 janvier. De nouvelles informations ont été ajoutées et doivent être incluses, sous peine d'être oubliées. Nous recensons donc ce mois-ci du 20 janvier au 25 février.

Pour avoir été un des lieux de la fermeture d'un bout de la planète au libre mouvement des peuples, la ville de Calais a vu au moins 87 affaires d'enlèvement et de séquestration, 11 affaires de destruction de biens privés, 12 affaires d'agression physique, 6 affaires d'agression verbale, 3 affaires de pulvérisation au gaz lacrymogène, 4 affaires de harcèlement moral, 2 affaires de harcèlement sexuel.

Ce sont là ce que les policiers ont fait aux migrants et aux militant(e)s. Il est également important de rappeler les conséquences indirectes de la chasse à l'homme qui a lieu tous les jours, et qui ont atteint de graves extrêmes ce mois-ci.

Une personne est morte noyée le 22 février. Deux personnes ont chuté d'un toit et ont subi des fractures multiples le 10 février et le 28 janvier. Deux personnes sont tombées d'une gouttière le 9 février et ont subi une fracture au bras ainsi qu'un trauma crânien. De jeunes Palestiniens ont disparu dans la nuit du 15 janvier. Ils ont récemment redonné signe de vie, après au moins un mois au cours duquel tout et n'importe quoi aurait pu leur arriver. Un jeune garçon de 12 ans a perdu un doigt en essayant de nager jusqu'à un bateau, le 31 janvier.

Tous ces chiffres et ces faits semblent à peine faire justice à l'inhumanité et à la malveillance de la police française, qui se cache derrière ses devoirs devant la législation invalide. Nous voulons donc également mentionner des épisodes du mois qui semblent particulièrement troublants.

Des CRS posent sur le toît du squat rue Descartes avec leurs flingues et déclarent que leur travail est un jeu. La PAF entre dans la cour de Africa House et réveille tout le monde très tôt, avec leurs phares, ou avec de la musique, pour ensuite repartir; ceci est arrivé de nombreuses fois. La PAF vole les œuvres des militants et des habitants de Africa House. La PAF tente de renverser des militants avec son van, à plusieurs reprises. Un homme est frappé à terre alors qu'il semble inconscient et qu'il gémit; une militante arrivée sur les lieux voit sa caméra cassée par les auteurs des coups, qui reprennent par la suite leurs violences. Des militants sont violemment jetés à terre et frappés à l'estomac et à la tête. Un militant est jeté à terre avec un croche-pied, et la PAF déclare ensuite qu'il faut faire attention aux débris à terre. Des officiers de la PAF utilisent un migrant pour relayer des avances envers une militante. Des rumeurs circulent que la police, comme au printemps dernier, déclare aux migrants que les militantes sont des putes et qu'elles feront l'amour avec n'importe qui. Des insultes et des blagues menaçantes de sexistes-pervers, par la police, aux militant(e)s qui sont cru(e)s incapables de comprendre le français. Un mineur est blessé au bras par les CRS. Des yeux au beurre noir et un nez cassé qui sont censés être le résultat d'une chute sur le dos. Des officières parlent en arabe aux migrants pour leur dire à quel point ils sont pathétiques, et qu'ils n'ont aucune chance de rester à Calais.

On n'en finirait jamais de lister tous les petits délits quotidiens des « représentants de l'ordre public. » Calais est une ville frustrante, la malveillance et la méchanceté sont journalières, trop furtives pour être relevées et combattues. Et donc les militant(e)s et les migrant(e)s continuent à se battre et à se soutenir les uns les autres, autant qu'ils le peuvent.





Calais Migrant Solidarity est un groupe transnational de militants qui apportent un soutien journalier aux migrants en difficulté, à travers de la surveillance policière, des rondes et des veilles autour des squats, jungles et campements, des donations de vêtements, des leçons d'anglais et de français, et d'autres actes de solidarité. Il y a grand besoin de Calaisiens! Prenez contact en envoyant un email à calaisolidarity@gmail.com Tenez vous au courant en visitant le blog: http://calaismigrantsolidarity.wordpress.com/fr